C’est au XVIIIème siècle, dans le sud de la France, tout près de la commune de Saint Gilles dans le Gard, qu’est né le domaine de la famille Sabatier d’Espeyran.
Un site dont l’histoire remonte à 27 siècles, comme le prouvent les fouilles archéologiques qui permettent d’affirmer que ce lieu de Camargue a été habité par les grecs dès le VIème siècle avant notre ère. Selon les théories il s’agirait de l’ancienne ville Grecque d’HERACLEE ou de la grande place commerçante RHODANOUSIA.
Devenue plus tard la résidence d’été des abbés de Saint Gilles au XIIème siècle, la vigne y fut cultivée dès 1257.
L’histoire du domaine débute avec Guillaume Sabatier (1730-1808), dont les fructueuses affaires lui permettent de s’élever à la tête d’un empire financier grâce auquel il est en mesure d’acquérir en 1791, le château d’Espeyran et son domaine.
Il y entreprend alors de grands travaux en y construisant un lieu de villégiature et de réception ainsi que le centre de son exploitation agricole. Le vignoble y est planté en 1796 et devient la principale culture de la propriété.
En 1815 il acquiert le bois de la Ribasse situé au nord du château pour agrandir encore le vignoble.
L’héritier, Jean-Baptiste Félix Sabatier meurt prématurément en 1818, à l’âge de 33 ans, laissant sa veuve tutrice de ses trois fils. Hommes d’affaires, esthètes et mécènes, Frédéric, Félix et François, se montrent très inspirés par l’environnement singulier de la propriété : l’étendue majestueuse de la plaine, la beauté des collines environnantes, la richesse du marais, le romantisme du petit bois, la diversité de la faune et de la flore, le tout dans un des lieux les plus ensoleillés du sud de la France…
D’abord, le lieu est propice aux activités ludiques chères à leurs cœurs et à leur rang.
Frédéric, l’ainé des fils, homme d’affaires, endosse le rôle de chef de famille. Il trouve à Espeyran le champ libre pour s’adonner à sa passion pour les chevaux.
Félix, le gentleman-farmer, qui s’occupe dans la région de la gestion des domaines agricoles, s’adonne à son passe-temps favori : la chasse…
François, le petit dernier et sans doute le plus original des trois, est un habitué des théâtres, de l’opéra et des salons littéraires où il rencontre les beaux esprits de son temps : Victor Hugo, Alfred de Vigny… Pour l’anecdote, il sera aussi le seul à faire, contre l’avis maternel, un mariage d’amour avec une cantatrice, ce qui l’obligera à une petite retraite en Italie près de Florence.
Décoration, infrastructure, réhabilitation, innovation…chacun laissera à Espeyran une empreinte de ses passions.
Au-delà d’un havre de paix et de retraite, chacun s’appliquera à faire du domaine un modèle dans les activités agricoles et d’élevage. En effet, ce sont aussi de grands gestionnaires de leurs exploitations agricoles et viticoles. Chacun d’entre eux met ses talents au service de la propriété, si Frédéric se passionne pour l’élevage de chevaux de course dans les écuries de son domaine d’Espeyran, François se penche sur les problèmes de greffage de vignes, dont il sera l’un des précurseurs.
Sous l’égide de Frédéric leur nom sera lié au domaine : la famille s’appelle désormais Sabatier d’Espeyran.
En 1864, Guillaume, fils de Frédéric, implante de nouveaux cépages pour améliorer encore la qualité des vins et en 1879 il décide d’introduire les plants américains pour lutter contre la crise du phylloxera.
A la mort de Félix, dernier survivant des 3 frères, en 1894, l’ensemble de la fortune des Sabatier d’Espeyran sera concentré entre les mains de Guillaume, fils de Frédéric Sabatier d’Espeyran et unique héritier de sa génération. Il aura lui-même 4 héritiers : Frédéric, Pierre, Robert et Guy, arrière-grand-père de l’actuel propriétaire vigneron récoltant : Blaise de Bordas, la 9ème génération de vignerons de la famille.
Aujourd’hui, les descendants de la famille Sabatier d’Espeyran, la famille de Bordas, cultivent les 550 hectares du Domaine dont les 60 hectares de vignes et vinifient toujours le fruit du vignoble dans le grand chai du Château.